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Montségur et les Terres Cathares

Travail du photographe Laurent Crassous en Terre Cathare (Ariège, Aude, Andorre, Catalogne, Aragon, Haute Garonne, Tarn). Recherches historiques de la préhistoire au médiéval. Egalement, quelques collaborations avec des amis passionnés effectuant ou ayant effectué des recherches dans le même sens. De quoi apporter une grande richesse aux recherches, sans prétention aucune sinon de se rapprocher au plus près de l'Histoire et partager avec vous.

Le Solstice à Montségur

Tous les ans, le 21 juin, jour du solstice d'été, le Pog de Montségur se peuple d'une population hétéroclite, aux variantes les plus diverses. Certains, peu nombreux, viennent assister à un spectacle de toute beauté, d'autres, plus nombreux, empreints de croyances les plus fantaisistes, viennent ici pour satisfaire leurs espoirs ésotériques, ou cultuels. Il y a généralement de nombreux Danois, mais aussi une multitude de nationalités représentées. Alors, que se passe t-il ce jour là à Montségur. A 6h23, le soleil passe à travers deux meurtrières du donjon, et le rayon se projette sur le flanc intérieur de deux autres meurtrières situées sur la face opposée du donjon. Pour certains, il pourrait s'agir d'une sorte d'intervention divine. Sourire ... Bien sûr, il n'en est rien ! Simplement, lors de la construction, on a disposé les archères ainsi. Certes, il s'agit d'une volonté humaine, mais pas nécessairement ésotérique. A l'époque, le solstice était le seul repaire fixe dans le temps, et ce genre de construction est fréquente à cette époque. Nombreux sont les sites qui présentent les mêmes caractéristiques.

De plus, il est difficile de dire avec certitude que le donjon serait celui qui abrita les cathares, et d'autre part, quand bien même les bases seraient celles ci, le château aurait été reconstruit par Raymond de Péreille en 1206 à la demande des cathares (Raymond Blasco et Raymond de Mirepoix) pour assurer leur protection en cas de coup dur, alors qu'à cette époque, il n'y avait pas de péril avéré, et les demandes du Pape restaient sans écho auprès des seigneurs locaux qui avaient une forte sympathie pour les cathares.

Reconstruit, cela veut dire qu'il y avait déjà une construction précédente, qui été ruinée en 1204. La reconstruction et la fortification du pog a forcément pris de nombreuses années. Montségur n'est devenu le siège de l'Eglise cathare qu'en 1232, quand Guilhabert de Castres obtient l'accord des propriétaires du château d'y abriter celle-ci, donc, près de 26 ans après le début de la construction du château.

D'autre part, il est aujourd'hui certain que l'actuel château est le fruit d'une reconstruction postérieure à la prise de 1244. Que reste t'il de l'ancien castrum ? Nul ne le sait. Toujours est-il que les côtes architecturales de l'actuel château montrent que celui-ci fût reconstruit en utilisant la canne anglaise, mesure qui fût introduite bien après la prise de 1244. Ensuite, il était bien connu que lors des prises de sites ccupés par les cathares, les catholiques faisaient raser les constructions et brûlaient ce qu'il en restait afin de purifier l'endroit ... Il est donc difficile d'envisager la préservation de tout ou partie du château de Raymond de Péreille, en toute logique, d'autant que le siège de 1243/1244 était sous la houlette du Sénéchal de Carcassonne Hugues des Arcis, et de Pierre Amiel, archevêque de Narbonne. Le bûcher, également, est bien la marque de l'église catholique. Pourquoi les bâtiments auraient été épargnés, alors que la prise de Montségur ordonnée par Blanche de Castille avait aussi un ordre symbolique fort.

Alors, y voir des un lien entrainant dans la confusion un culte solaire ancien, une origine manichéenne et des éléments issus de la religion cathare semble complètement fantaisiste.

Le rayon solaire sur les flancs intérieur d'une meurtrière.

Le rayon solaire sur les flancs intérieur d'une meurtrière.

Le Solstice à Montségur
L'ombre du pot se projetant sur le site de Campis, où semble t-il, vivait une population, et où se trouvait aussi le départ de la voie des Chars menant à Lordat.

L'ombre du pot se projetant sur le site de Campis, où semble t-il, vivait une population, et où se trouvait aussi le départ de la voie des Chars menant à Lordat.

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